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ALLER SANS RETOUR
 

Y’a des ballons qui volent, y’a des nuages qui pleuvent

Et des destins qui collent aux peaux des hommes des épreuves

Y’a des maisons, mais des rêves en carton

Et des mondains qui adorent les lieux communs

 

Y’en a pourtant qui aimeraient bien voir s’agrandir

Espace et temps et voir tous leurs rêves s’accomplir

Une saison, oublier ces maisons

Un petit tour pour un aller sans retour

Entre l’amour, la violence et la dépendance à quelles vérités ?

Entre la peur de nos chances à demi-vendues, à demi-volées

Des lueurs d’intelligence dans tous ces mots qu’on préfère chanter

Et nos jeunesses qui pensent…

J’avais construit ici une histoire, oh pas grand-chose

Mais les miens ont détruit ce rêve de trop d’overdose

Rouges nos livres, silencieuses nos raisons

Laogaïs, usines sont tout autant de prisons

Entre l’amour, la violence et la dépendance à quelles vérités ?

Entre la peur de nos chances à demi-vendues, à demi-volées

Des lueurs d’intelligence dans tous ces mots qu’on préfère chanter

Et nos jeunesses qui pensent…

QU'EN DIRA-T-ELLE ?

Si je m’effondre, si je me casse, si je coule à chacune de mes passes

Si je fuis mon visage dans les glaces, si je me prostre dans mes impasses

Si je me fais anonyme d’une foule, coule ma vie, tranquille le fleuve, cool

Si je préfère me noyer dans les masses

Qu’en dira-t-elle ?

 

Si face aux autres, moi, je m’efface et m’ennuie sur les bas-côtés

Si je ne cherche même pas ma place, en moi cette envie d’être oublié

Si même ici je ne me gâche, de peur de trop me gâcher

Si je n’ai même aucune attache

Qu’en dira-t-elle ? (Bis)

 

Si de mes duels inexistants en sortent des affaires bien maigres

Parce que je ne sais pas me vendre, mes recettes sont déficitaires

Que veut dire brûler par les deux bouts la bougie que je n’ai pas allumée ?

Et si je pends la corde à mon coup, pour m’empêcher de respirer

 

Cette infirmière de ma vie et les blessures qu’elle panse

Celle qui, peut-être m’oublie, ça voudra dire qu’elle y pense

Mais y’a pas de pitié sans peine, pas d’air nouveau sans oxygène

Pas de renouveau sans la chance

 

C’est dans nos ombres, dans nos pluies que l’on voit le mieux la lumière

Je n’aurais jamais tant appris que dans mes déserts de prières

Ici, on dit, mais qu’en dira-t-on si en défaites tu excelles ?

Mais si ma vie reste un brouillon

Qu’en dira-t-elle ? (4 fois)

QUAND J'S'RAI PAPA
 

Et quand j’suis rentré ce soir

Y’avait pas mal de brouillard

Elle m’a dit que j’étais en retard

Et que j’lui d’vais des explications

 

Puis, j’ai commencé à parler

J’sais plus c’que j’lui ai raconté

Mais le matin, quand elle m’a réveillé

Faut dire qu’elle était un poil, fâchée

J’sais pas c’que j’ai

Dans mon ennui, j’crois qu’j’me complais

Et plus j’avance, moins je sais

C’qui va pouvoir me réveiller

J’sais plus qui croire

Je vois des hommes, j’entends des voix

Et quand un jour, je prendrai femme

Et pire, celui où j’s’rai papa

Faudrait qu’j’me lève de mon fauteuil

Mais ça reste la pire des épreuves

Mais j’y r’tournerai mon gamin dans les bras

Car y’a bien un jour où j’s’rai papa

Mais là…

J’sais pas c’que j’ai

Dans mon ennui, j’crois qu’j’me complais

Et plus j’avance, moins je sais

C’qui va pouvoir me réveiller

J’sais plus qui croire

Je vois des hommes, j’entends des voix

Et quand un jour, je prendrai femme

Et pire, celui où j’s’rai papa

ÉCRIRE
 

Y’a bien des titres qui me viennent en tête

Et des images et des sons, des couleurs

Comme ceux qui réfléchissent et s’entêtent

Et apprennent à vivre avec leurs peurs

Laisser nos idées au fond de nos cœurs

Ou se laisser mourir à cause d’elles

Moi, je lis, je passe toutes mes heures

Et je rêve de trop de décibels

 

J’ai dans mon sac, au fond de mes tiroirs

Mes années et tous mes éclats

Tous mes écrits resteront ma mémoire

J’ai sur papier tous mes hasards

Je les récite, non pas par désespoir

Mais inconséquence de mes actes

J’ai brûlé tes feuillets, tes faux départs

Et ce soir, si je répare, ne m’en veux pas

Envolées toutes mes pages

Tu n’as même pas pu les lire

Soufflez-moi tous ces nuages

J’aimerais encore écrire

 

J’ai laissé dans mes matins de détresse

Mes appels au secours qui me suivent

Comme dans le repentir des monastères

Mais vaut-il mieux le bagne ou l’abbaye ?

J’ai enterré mon passé solitaire

Et ce soir, je veux te le dire

Le jouer, le chanter, je peux le faire

Mais je préfère encore te l’écrire, ne m’en veux pas

Envolées toutes mes pages

Pourras-tu jamais les lire ?

Souffle-moi tous ces nuages

J’aimerais encore t’écrire

FAUT QU'JE DECOMPRESSE

J’suis parti faire un tour à moto ce matin

Fallait que je bouge, j’aurais pu prendre le train

Faut qu’je décompresse, trouver tous les moyens

Avant d’me dire qu’finalement, ça sert à rien

 

Y’a trop de vent sur la route contre moi

Qui éloigne le bonhomme du bon chemin

Faudrait que mes pas m’oublient là

Où il n’y aura jamais de destin

 

Faut inviter des gens et puis leur parler

Je me jure de ne me tenir qu’à mes promesses

Par litres de whisky, un peu me saouler

Ne m’échapperais-je que dans l’ivresse ?

 

Et tous mes doutes, et tous mes regrets de faiblesse

Tous mes bras d’honneur sont pour mes défaites

Tout c’que je n’ai pas, tout c’qui me pèse

Me mènera à tout sauf à ma perte

 

Tout ce à quoi je ne me résignerai jamais

C’est en terrain non conquis qu’il se risque

Dans mes évasions, les vitesses oubliées

Sont toutes compensées par le vide des nuits

 

Faut que je marche, faut qu’je décompresse

Qu’je brûle les cordes de ma Takamine

Quand mes secondes courent, quand mon temps presse

Rattraper mes envies à l’infini

 

Je suis resté trop longtemps, trop sourd

A des appels auxquels je ne croyais pas

C’est comme un chronomètre, un compte à rebours

Pendant lequel je dois parler de moi

 

Faut qu’je décompresse ce soir

Avant qu’la lumière me plonge dans le noir

Demain matin, y s’ra pt’êt trop tard

Pour vivre avec toi…

Pour vivre avec toi…

Ces instants rares

ELLE MARCHE DANS LE SOIR
 

Elle marche dans le soir, elle m’a dit qu’elle aime ça

Elle aime profiter tard de la nuit, de ses charmes

Elle aime les musiques bizarres, tous ces gens qu’on ne fréquente pas

 

Habillée tout de noir, elle ne me voit même pas

Quand se croisent nos regards au hasard d’un débat

Furtifs, ses rêves épars, je voudrais qu’on se parle

 

Mais elle a vingt ans à peine

 

Elle sert des clients dans un restaurant-bar

Elle connaît bien l’allemand, me le parle parfois

Elle se joue bien du temps qui passe sans s’en apercevoir

 

Une beauté insolente va défier le temps

J’imagine son regard quand j’aurai soixante ans

Derrière son âme mûrie se cachera une enfant

 

Elle aura vingt ans à peine

 

Je crois qu’elle vient d’ailleurs, du sud de nulle part

Sur le chemin du nord, elle veut savoir le froid

De notre trop plat pays, de nos terrains trop vagues

 

Elle marche dans le soir avec moi, mais voilà

Elle dit qu’un autre destin là-haut l’attend déjà

Et je vais mon chemin, derrière moi, elle s’en va

 

Nous avions vingt ans à peine

ÇA SERA
 

Comme après la pluie, le beau temps revient

Dit-on souvent de par nos fleuris chemins

L’espoir ne suffit pas, quand les mots sont de trop

Les actes manquent encore, et les concrets idéaux

 

Tu dis t’en as bavé, mais pas plus que les autres

Mes mots te réconfortent un temps, mais demain

Sauras-tu m’écouter comme je répare tes fautes ?

Sauras-tu faire que se rejoignent nos mains ?

 

Ça sera ce que tu n’as jamais osé être

Ce que tu cherches sans le vouloir

Juste pour voir (bis)

 

Plus de promis, plus de tous ces mots tendres

Sans aimer pour de vrai, sans le penser vraiment

Ça sera, s’il vous plaît, plus que de quoi se venger

De ces longues attentes qui nous ont tant nargués

 

J’ai écrit de mes mains ce que je veux en faire

Mal accompagné ? Avec toi ? C’est pas pareil

Différents buts et tant de nuits sans sommeil

Comparés à tous ces repos sans réveil

 

Ça sera ce que tu n’as jamais osé être

Ce que tu cherches sans le vouloir

Juste pour voir (bis)

COMBIEN...?

Combien de 11 septembre, de 6 juin ?

De 25 décembre pour mille jours sans fin ?

De canettes de soda sur la Cannebière ?

Pour une minute de paix

 

Combien d’absolues inutiles prières ?

Et de secrets de nos feux grands-mères ?

Il y a 60 ans, où étaient-elles alors ?

Je n’imagine pas

 

Combien de jours de tristes repas de reclus ?

D’anniversaires, de morts jusqu’à ne plus

Plus penser qu’à toi ?

Mais quand serons-nous décidés ?

A quand le jour où nous n’aurons plus le choix ?

 

Combien de chances à tenter avant que tournent les vents ?

D’absurdités pour un sujet intéressant ?

De voyages dans le temps avant que comprennent ces gens

Tout ce qu’ont dit avant eux

 

D’autres gens ? Et finissent par parler en même temps ?

Même avis pour deux âges différents

Et combien de traîtres ? Pour une ambition aboutie

Combien de projets qui volent au vent ?

 

Combien en ce moment de cœurs vraiment seuls ?

De volontés pour combien d’esprits veules ?

Et combien d’échecs pour ces mêmes qui en veulent ?

De cuillères en or pour tout perdre

 

Un jour ? De nuits de train, combien d’allers retours ?

D’« Envie de rien », de « Je veux faire, c’est mon tour ! »

Et combien d’alcool comme anti-épreuves-qui-nous-collent

Pour oublier d’assumer les mauvais rôles

 

Combien de voyages pour ne plus vouloir qu’un endroit ?

D’amours déçues pour n’aimer plus que toi ?

De questions qui tuent ? Mais qui es-tu vraiment ?

Où vas-tu là-bas, et pour combien

 

De temps à tuer et n’en donner qu’autant

Qu’ont bien voulu nous donner les grands ?

Comme une vengeance, de ma mémoire

Je dois dire que je n’avais vu si grand

 

Comme une vengeance, de ma mémoire

Je dois dire que je n’avais vu si grand

AUTANT QUE J'EN VEUX

J’ai un hobby, une occupation, un petit truc qui m’aide à mieux vivre

En fin de journée, une conclusion, toute ma vie, un leitmotiv

C’est un p’tit blues, un rock ou un slow, quequ’chose qui m’réchauffe quand j’ai froid

Quand j’suis pas bien, quand j’suis zéro, j’me chope un ternaire et un, deux, trois

 

Quand la pente est trop raide, quand la force n’y est même plus

Quand mon lit n’est plus tiède, quand ton corps n’y dort même plus

Moi, j’ai ma solution bien à moi et c’est pas de la complaisance

C’est un truc qui tient bon, ma foi, c’est un cadeau oui, c’est ma chance

Je fume pas, j’ai pas de cigarettes

J’entendrai jamais dire « Écoute, arrête ! »

On peut être à court de clope et de jeu

Mais moi, des chansons, autant que j’en veux

 

Je chante un peu comme l’on pleure devant la fin la plus tragique

Sur papier, toutes mes douleurs, toutes mes plus belles joies de vivre

Ça vient du fond, de l’intérieur, mes pensées s’extériorisent

Ça m’met un peu de baume au cœur quand m’a trop oublié l’envie

 

J’ai pas le projet du quartier, j’ai pas de bagnole à brûler

Pas de défi particulier, juste demain me réveiller

Dieu me pardonne si j’en fais trop peu, mais c’est pour peu me préserver

A quoi serviraient ses prières si on ne pouvait les chanter ?

 

Je fume pas, j’ai pas de cigarettes

J’entendrai jamais dire « Écoute, arrête ! »

On peut être à court de clope et de jeu

Mais moi, des chansons, autant que j’en veux

 

On est tellement arrêté par des lois

La peur du jugement, est-ce qu’on avait bien le droit ?

On peut manquer d’argent, de coup de main, de toit

Mais moi, des chansons, autant qu’il y en a

DEUX SOLITUDES

N’être plus que deux solitudes

Quand j’ai envie d’en savoir plus

Quand j’ai besoin de t’offrir

Un peu de tout ce que je suis, moi

 

Tu choisis ta solitude

Et de fait, me rends la mienne

Me relèverais-je jamais de la chute

Du piédestal où je te faisais reine ?

 

Si tout finit toujours comme ça

On s’y attend un peu, sans y penser

Y’aura toujours cette présence-là

Dans les deux solitudes de nos journées

Ça fait un vide, on a fait pause

Et nos couleurs sont fanées

Le bleu pour moi, ta vie en rose

Juste avant la fatalité

Une date dans ma mémoire

Une photo légendée

C’est pas nous d’ssus, j’ai peine à croire

T’as pourtant éclairé mes années

Si tout finit toujours comme ça

On s’y attend un peu, sans y penser

Y’aura toujours cette présence-là

Dans les deux solitudes de nos journées

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