ALLER SANS RETOUR
Paroles & musique : Damien GONTHIER
Damien GONTHIER
ALLER SANS RETOUR
Y’a des ballons qui volent, y’a des nuages qui pleuvent
Et des destins qui collent aux peaux des hommes des épreuves
Y’a des maisons, mais des rêves en carton
Et des mondains qui adorent les lieux communs
Y’en a pourtant qui aimeraient bien voir s’agrandir
Espace et temps et voir tous leurs rêves s’accomplir
Une saison, oublier ces maisons
Un petit tour pour un aller sans retour
Entre l’amour, la violence et la dépendance à quelles vérités ?
Entre la peur de nos chances à demi-vendues, à demi-volées
Des lueurs d’intelligence dans tous ces mots qu’on préfère chanter
Et nos jeunesses qui pensent…
J’avais construit ici une histoire, oh pas grand-chose
Mais les miens ont détruit ce rêve de trop d’overdose
Rouges nos livres, silencieuses nos raisons
Laogaïs, usines sont tout autant de prisons
Entre l’amour, la violence et la dépendance à quelles vérités ?
Entre la peur de nos chances à demi-vendues, à demi-volées
Des lueurs d’intelligence dans tous ces mots qu’on préfère chanter
Et nos jeunesses qui pensent…
QU'EN DIRA-T-ELLE ?
Si je m’effondre, si je me casse, si je coule à chacune de mes passes
Si je fuis mon visage dans les glaces, si je me prostre dans mes impasses
Si je me fais anonyme d’une foule, coule ma vie, tranquille le fleuve, cool
Si je préfère me noyer dans les masses
Qu’en dira-t-elle ?
Si face aux autres, moi, je m’efface et m’ennuie sur les bas-côtés
Si je ne cherche même pas ma place, en moi cette envie d’être oublié
Si même ici je ne me gâche, de peur de trop me gâcher
Si je n’ai même aucune attache
Qu’en dira-t-elle ? (Bis)
Si de mes duels inexistants en sortent des affaires bien maigres
Parce que je ne sais pas me vendre, mes recettes sont déficitaires
Que veut dire brûler par les deux bouts la bougie que je n’ai pas allumée ?
Et si je pends la corde à mon coup, pour m’empêcher de respirer
Cette infirmière de ma vie et les blessures qu’elle panse
Celle qui, peut-être m’oublie, ça voudra dire qu’elle y pense
Mais y’a pas de pitié sans peine, pas d’air nouveau sans oxygène
Pas de renouveau sans la chance
C’est dans nos ombres, dans nos pluies que l’on voit le mieux la lumière
Je n’aurais jamais tant appris que dans mes déserts de prières
Ici, on dit, mais qu’en dira-t-on si en défaites tu excelles ?
Mais si ma vie reste un brouillon
Qu’en dira-t-elle ? (4 fois)
QUAND J'S'RAI PAPA
Et quand j’suis rentré ce soir
Y’avait pas mal de brouillard
Elle m’a dit que j’étais en retard
Et que j’lui d’vais des explications
Puis, j’ai commencé à parler
J’sais plus c’que j’lui ai raconté
Mais le matin, quand elle m’a réveillé
Faut dire qu’elle était un poil, fâchée
J’sais pas c’que j’ai
Dans mon ennui, j’crois qu’j’me complais
Et plus j’avance, moins je sais
C’qui va pouvoir me réveiller
J’sais plus qui croire
Je vois des hommes, j’entends des voix
Et quand un jour, je prendrai femme
Et pire, celui où j’s’rai papa
Faudrait qu’j’me lève de mon fauteuil
Mais ça reste la pire des épreuves
Mais j’y r’tournerai mon gamin dans les bras
Car y’a bien un jour où j’s’rai papa
Mais là…
J’sais pas c’que j’ai
Dans mon ennui, j’crois qu’j’me complais
Et plus j’avance, moins je sais
C’qui va pouvoir me réveiller
J’sais plus qui croire
Je vois des hommes, j’entends des voix
Et quand un jour, je prendrai femme
Et pire, celui où j’s’rai papa
ÉCRIRE
Y’a bien des titres qui me viennent en tête
Et des images et des sons, des couleurs
Comme ceux qui réfléchissent et s’entêtent
Et apprennent à vivre avec leurs peurs
Laisser nos idées au fond de nos cœurs
Ou se laisser mourir à cause d’elles
Moi, je lis, je passe toutes mes heures
Et je rêve de trop de décibels
J’ai dans mon sac, au fond de mes tiroirs
Mes années et tous mes éclats
Tous mes écrits resteront ma mémoire
J’ai sur papier tous mes hasards
Je les récite, non pas par désespoir
Mais inconséquence de mes actes
J’ai brûlé tes feuillets, tes faux départs
Et ce soir, si je répare, ne m’en veux pas
Envolées toutes mes pages
Tu n’as même pas pu les lire
Soufflez-moi tous ces nuages
J’aimerais encore écrire
J’ai laissé dans mes matins de détresse
Mes appels au secours qui me suivent
Comme dans le repentir des monastères
Mais vaut-il mieux le bagne ou l’abbaye ?
J’ai enterré mon passé solitaire
Et ce soir, je veux te le dire
Le jouer, le chanter, je peux le faire
Mais je préfère encore te l’écrire, ne m’en veux pas
Envolées toutes mes pages
Pourras-tu jamais les lire ?
Souffle-moi tous ces nuages
J’aimerais encore t’écrire
FAUT QU'JE DECOMPRESSE
J’suis parti faire un tour à moto ce matin
Fallait que je bouge, j’aurais pu prendre le train
Faut qu’je décompresse, trouver tous les moyens
Avant d’me dire qu’finalement, ça sert à rien
Y’a trop de vent sur la route contre moi
Qui éloigne le bonhomme du bon chemin
Faudrait que mes pas m’oublient là
Où il n’y aura jamais de destin
Faut inviter des gens et puis leur parler
Je me jure de ne me tenir qu’à mes promesses
Par litres de whisky, un peu me saouler
Ne m’échapperais-je que dans l’ivresse ?
Et tous mes doutes, et tous mes regrets de faiblesse
Tous mes bras d’honneur sont pour mes défaites
Tout c’que je n’ai pas, tout c’qui me pèse
Me mènera à tout sauf à ma perte
Tout ce à quoi je ne me résignerai jamais
C’est en terrain non conquis qu’il se risque
Dans mes évasions, les vitesses oubliées
Sont toutes compensées par le vide des nuits
Faut que je marche, faut qu’je décompresse
Qu’je brûle les cordes de ma Takamine
Quand mes secondes courent, quand mon temps presse
Rattraper mes envies à l’infini
Je suis resté trop longtemps, trop sourd
A des appels auxquels je ne croyais pas
C’est comme un chronomètre, un compte à rebours
Pendant lequel je dois parler de moi
Faut qu’je décompresse ce soir
Avant qu’la lumière me plonge dans le noir
Demain matin, y s’ra pt’êt trop tard
Pour vivre avec toi…
Pour vivre avec toi…
Ces instants rares
ELLE MARCHE DANS LE SOIR
Elle marche dans le soir, elle m’a dit qu’elle aime ça
Elle aime profiter tard de la nuit, de ses charmes
Elle aime les musiques bizarres, tous ces gens qu’on ne fréquente pas
Habillée tout de noir, elle ne me voit même pas
Quand se croisent nos regards au hasard d’un débat
Furtifs, ses rêves épars, je voudrais qu’on se parle
Mais elle a vingt ans à peine
Elle sert des clients dans un restaurant-bar
Elle connaît bien l’allemand, me le parle parfois
Elle se joue bien du temps qui passe sans s’en apercevoir
Une beauté insolente va défier le temps
J’imagine son regard quand j’aurai soixante ans
Derrière son âme mûrie se cachera une enfant
Elle aura vingt ans à peine
Je crois qu’elle vient d’ailleurs, du sud de nulle part
Sur le chemin du nord, elle veut savoir le froid
De notre trop plat pays, de nos terrains trop vagues
Elle marche dans le soir avec moi, mais voilà
Elle dit qu’un autre destin là-haut l’attend déjà
Et je vais mon chemin, derrière moi, elle s’en va
Nous avions vingt ans à peine
ÇA SERA
Comme après la pluie, le beau temps revient
Dit-on souvent de par nos fleuris chemins
L’espoir ne suffit pas, quand les mots sont de trop
Les actes manquent encore, et les concrets idéaux
Tu dis t’en as bavé, mais pas plus que les autres
Mes mots te réconfortent un temps, mais demain
Sauras-tu m’écouter comme je répare tes fautes ?
Sauras-tu faire que se rejoignent nos mains ?
Ça sera ce que tu n’as jamais osé être
Ce que tu cherches sans le vouloir
Juste pour voir (bis)
Plus de promis, plus de tous ces mots tendres
Sans aimer pour de vrai, sans le penser vraiment
Ça sera, s’il vous plaît, plus que de quoi se venger
De ces longues attentes qui nous ont tant nargués
J’ai écrit de mes mains ce que je veux en faire
Mal accompagné ? Avec toi ? C’est pas pareil
Différents buts et tant de nuits sans sommeil
Comparés à tous ces repos sans réveil
Ça sera ce que tu n’as jamais osé être
Ce que tu cherches sans le vouloir
Juste pour voir (bis)
COMBIEN...?
Combien de 11 septembre, de 6 juin ?
De 25 décembre pour mille jours sans fin ?
De canettes de soda sur la Cannebière ?
Pour une minute de paix
Combien d’absolues inutiles prières ?
Et de secrets de nos feux grands-mères ?
Il y a 60 ans, où étaient-elles alors ?
Je n’imagine pas
Combien de jours de tristes repas de reclus ?
D’anniversaires, de morts jusqu’à ne plus
Plus penser qu’à toi ?
Mais quand serons-nous décidés ?
A quand le jour où nous n’aurons plus le choix ?
Combien de chances à tenter avant que tournent les vents ?
D’absurdités pour un sujet intéressant ?
De voyages dans le temps avant que comprennent ces gens
Tout ce qu’ont dit avant eux
D’autres gens ? Et finissent par parler en même temps ?
Même avis pour deux âges différents
Et combien de traîtres ? Pour une ambition aboutie
Combien de projets qui volent au vent ?
Combien en ce moment de cœurs vraiment seuls ?
De volontés pour combien d’esprits veules ?
Et combien d’échecs pour ces mêmes qui en veulent ?
De cuillères en or pour tout perdre
Un jour ? De nuits de train, combien d’allers retours ?
D’« Envie de rien », de « Je veux faire, c’est mon tour ! »
Et combien d’alcool comme anti-épreuves-qui-nous-collent
Pour oublier d’assumer les mauvais rôles
Combien de voyages pour ne plus vouloir qu’un endroit ?
D’amours déçues pour n’aimer plus que toi ?
De questions qui tuent ? Mais qui es-tu vraiment ?
Où vas-tu là-bas, et pour combien
De temps à tuer et n’en donner qu’autant
Qu’ont bien voulu nous donner les grands ?
Comme une vengeance, de ma mémoire
Je dois dire que je n’avais vu si grand
Comme une vengeance, de ma mémoire
Je dois dire que je n’avais vu si grand
AUTANT QUE J'EN VEUX
J’ai un hobby, une occupation, un petit truc qui m’aide à mieux vivre
En fin de journée, une conclusion, toute ma vie, un leitmotiv
C’est un p’tit blues, un rock ou un slow, quequ’chose qui m’réchauffe quand j’ai froid
Quand j’suis pas bien, quand j’suis zéro, j’me chope un ternaire et un, deux, trois
Quand la pente est trop raide, quand la force n’y est même plus
Quand mon lit n’est plus tiède, quand ton corps n’y dort même plus
Moi, j’ai ma solution bien à moi et c’est pas de la complaisance
C’est un truc qui tient bon, ma foi, c’est un cadeau oui, c’est ma chance
Je fume pas, j’ai pas de cigarettes
J’entendrai jamais dire « Écoute, arrête ! »
On peut être à court de clope et de jeu
Mais moi, des chansons, autant que j’en veux
Je chante un peu comme l’on pleure devant la fin la plus tragique
Sur papier, toutes mes douleurs, toutes mes plus belles joies de vivre
Ça vient du fond, de l’intérieur, mes pensées s’extériorisent
Ça m’met un peu de baume au cœur quand m’a trop oublié l’envie
J’ai pas le projet du quartier, j’ai pas de bagnole à brûler
Pas de défi particulier, juste demain me réveiller
Dieu me pardonne si j’en fais trop peu, mais c’est pour peu me préserver
A quoi serviraient ses prières si on ne pouvait les chanter ?
Je fume pas, j’ai pas de cigarettes
J’entendrai jamais dire « Écoute, arrête ! »
On peut être à court de clope et de jeu
Mais moi, des chansons, autant que j’en veux
On est tellement arrêté par des lois
La peur du jugement, est-ce qu’on avait bien le droit ?
On peut manquer d’argent, de coup de main, de toit
Mais moi, des chansons, autant qu’il y en a
DEUX SOLITUDES
N’être plus que deux solitudes
Quand j’ai envie d’en savoir plus
Quand j’ai besoin de t’offrir
Un peu de tout ce que je suis, moi
Tu choisis ta solitude
Et de fait, me rends la mienne
Me relèverais-je jamais de la chute
Du piédestal où je te faisais reine ?
Si tout finit toujours comme ça
On s’y attend un peu, sans y penser
Y’aura toujours cette présence-là
Dans les deux solitudes de nos journées
Ça fait un vide, on a fait pause
Et nos couleurs sont fanées
Le bleu pour moi, ta vie en rose
Juste avant la fatalité
Une date dans ma mémoire
Une photo légendée
C’est pas nous d’ssus, j’ai peine à croire
T’as pourtant éclairé mes années
Si tout finit toujours comme ça
On s’y attend un peu, sans y penser
Y’aura toujours cette présence-là
Dans les deux solitudes de nos journées